Violette au bois des fous
Un jour de septembre, Violette, journaliste à la retraite, n’a plus trouvé de sel à la vie.
Seule dans sa maison de campagne, alors qu’elle s’était imaginée entourée d’enfants et de petits-enfants, elle a eu l’impulsion soudaine de disparaître en avalant des somnifères. Mais la mort n’a pas voulu d’elle. Au terme d’un voyage picaresque dans une ambulance déglinguée, elle débarque dans un hôpital psychiatrique un peu isolé, édifié au milieu d’un bois : c’est le bois des fous.
En ce lieu à part, les internés ont adopté un sabir saugrenu qui les différencie du monde « normal » qu’ils vont tenter de réintégrer, un jour ou jamais, selon leur cas. Jadis instituteur, secrétaire ou commercial, ils sont tous momentanément ou indéfiniment des zigs affublés de surnoms hilarants dont ils gratifient aussi le personnel, ce qui favorise leur cohésion. Cet univers cocasse sensibilise Violette à d’autres valeurs et merveilles de la vie. Elle remonte peu à peu des enfers et revient à la lumière, en méditant près d’un arbre.
L’épopée de Violette, inspirée par l’expérience de l’auteure mais qui pourrait aussi être celle de chacun d’entre nous à un moment de vertige, témoigne de la frontière ténue entre la santé mentale et l’accès de folie. Ce livre plein d’humour a aussi le mérite de nous raconter, sans jugement, la vie réelle de ceux dont le désespoir assumé frôle parfois l’art de vivre.
Madeleine Melquiond, agrégée d’histoire et de géographie, a commencé à publier en 2007, après une carrière de journaliste et d’enseignante. Aujourd’hui, elle participe à des ateliers d’écriture et de lecture à voix haute et vit entre la Drôme et Paris.
Article publié dans Le Crestois du 18 février 2022