Gérard Guillemaud, un ébéniste pas comme les autres

L’artisan à la retraite publie un livre sur sa longue carrière dans le val de Drôme.

Gérard Guillemaud est un octogénaire fringant. Aussi, après une longue carrière de « menuisier en meubles », « ébéniste », « bricoleur-créateur », ou encore « escaliéteur », selon l’appellation qu’on préférera, ce résidant de la Piégros-la-Clastre a eu l’envie de revenir sur sa longue carrière dans un livre. Un bel ouvrage de 190 pages qu’il présentera à ses amis et anciens clients à l’occasion d’une signature, le vendredi 30 août à partir de 17h30 à Crest, au local de l’association Archijeux (10 rue Archinard).

« Je fais ce recueil pour laisser une trace à mes enfants et à mes proches, écrit-il en préambule de son livre, une peu comme une demande de pardon, si toutefois c’était nécessaire, ma vie professionnelle ayant tellement impacté notre vie familiale. » Il faut dire que Gérard Guillemaud laisse dans le val de Drôme une production foisonnante : 40 escaliers, 60 cuisines, des livings en veux-tu en voilà, et pléthore de meubles divers et originaux…

ON PONCE MIEUX AVEC LES PINS

Originaire d’une famille modeste de Choisy-le-Roi (Val de Marne), l’ébéniste retraité raconte avoir découvert sa vocation « en essuyant la poussière sur un buffet deux corps style Henri II », au domicile familial. En 1973, il quitte la région parisienne et s’installe comme locataire au château de Vachères, à Montclar-sur-Gervanne. Un lieu qui n’avait à l’époque pas l’élégance qu’il a aujourd’hui… En 1975, il vend son premier meuble : « Un bureau d’écolier façon sixties en chêne. » Rapidement, les commandes s’enchaînent : buffets, bibliothèques, salles de bain, cuisines…

Gérard se fait vite un nom et, depuis son atelier désormais installé à Suze, trouve une clientèle principalement issue de la vallée de la Drôme (ses publicités dans le Crestois y auront peut-être un peu contribué !). Outre les commandes privées, il réalise aussi des ouvrages pour les collectivités locales : la table en noyer massif du conseil municipal d’Eygluy-Escoulin en 1995, celle du conseil municipal d’Aouste-sur-Sye en 1998, puis celle de Suze, en noyer et merisier, en 2007.

Un « meuble » lui procure aujourd’hui encore une fierté particulière : l’autel de l’église de Montéléger, livrée en 1989. Fruit d’un échange avec l’artiste Mireille Veauvy, puis d’une « rencontre extraordinaire » avec Jean Bolomey, curé de la paroisse, l’autel est constitué d’un socle de bois et de pierre (orme et travertin), d’où sortent « des bras en double ouverture » sur lesquels est posée la table de l’autel : symbole à la fois « d’ancrage à la terre et d’ouverture vers le ciel », explique Gérard Guillemaud, avant de préciser qu’il n’est « ni croyant, ni pratiquant ».

Rendez-vous le 30 août à partir de 17h30 à Archijeux pour découvrir ou redécouvrir ses réalisations originales...

Martin Chouraqui

Article publié dans Le Crestois du 23 août 2024

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