
À la poursuite de Barbe-Noire
Notre correspondant Bernard Foray-Roux sort un nouveau livre consacré au célèbre pirate.
Pour son nouveau roman, et le dixième consacré à la piraterie, Bernard Foray-Roux a choisi de se pencher sur l’iconique Barbe-Noire. Installé dans sa rhumerie-théâtre de Saoû au milieu du décor de sa dernière pièce consacrée aussi à la piraterie, il explique sa passion : « Je me suis très vite rendu compte que c’était un sujet sur lequel les légendes et les fantasmes avaient pris le dessus sur la réalité historique. J’ai alors entrepris, soit dans des documentaires, soit dans des romans, de raconter la véritable histoire de la piraterie. »
Pourquoi cette histoire a-t-elle été si malmenée ? Bernard Foray-Roux fait cette hypothèse : « Des écrivains qui ont passionné leurs lecteurs avec ces récits hauts en couleur et qui ont, alors, créé un archétype du pirate. Je pense à Robert-Louis Stevenson (L’île au trésor) et à Daniel Defoe (Robinson Crusoé) et surtout au moins célèbre mais au plus important d’entre eux – parce que lui fut vraiment pirate – Alexandre Olivier Exquemelin. » De quoi construire des légendes et aussi des archétypes : « Demandez à n’importe qui de vous dessiner un pirate ! Il sera barbu avec un tricorne, une boucle d’oreille, un bandeau sur l’œil, un perroquet sur l’épaule, un crochet à la place d’une main, une jambe de bois…» Or, selon notre correspondant, rien n’est moins faux : « Les pirates s’habillaient selon leur époque, ils n’auraient jamais été assez stupides pour enterrer un coffre dans du sable, ils n’ont, par exemple, jamais pratiqué le “supplice de la planche”, ils avaient tous un drapeau noir différent, ils n’aimaient pas les abordages, ils attaquaient autant les villes que les autres bateaux, etc, etc ! »
Ainsi Barbe-Noire, dit-il n’était en rien l’être violent et pervers tel qu’on se l’imagine. « Et si je vous disais qu’il était issu d’une bonne famille, qu’il savait écrire et compter et qu’il adorait lire, qu’il fut un excellent marin et parfait soldat à la carrière fulgurante. Si je vous expliquais pourquoi il est rentré en piraterie en se créant volontairement un personnage terrifiant comme un metteur en scène de théâtre et pourquoi tout cela a mal fini ? »
Pour en savoir plus, rendez-vous samedi 2 août de 10h à 12h30 au bar culturel le Poney Fringuant à Saoû.
Le Crestois
Barbe-Noire, de Bernard Foray-Roux (éditions de la Galipotte), 12 €.
Article publié dans Le Crestois du 1ᵉʳ août 2025