Europe “Almost Unplugged“
Vous connaissez certainement Europe, groupe de rock FM suédois des années 80. Mais si, souvenez-vous, « The final countdown », c’étaient eux !
Et bien figurez vous que le groupe est encore en activité plus de 35 ans après ses débuts et continue à publier régulièrement de bons albums et à donner de très bons concerts.
En janvier 2008, Europe a proposé à ses fans un concert semi-acoustique à Nalen, en Suède. Jusque là rien de bien extraordinaire.
Mais l’initiative devient beaucoup plus intéressante quand on sait que ce concert a été filmé et retransmit en direct sur le web, de sorte que de nombreux fans à travers le monde ont pu assister à un concert unique de leur groupe préféré sans bouger de chez eux (prophétique avec le confinement qu’on a connu ces dernières semaines...).
Et devant le succès de cette initiative et les retours positifs des internautes (et aussi pour se faire quelques sous supplémentaires !) le groupe a décidé de sortir ce concert événement en cd et dvd.
Alors qu’en est-il de ce concert ?
Et bien force est de constater que le combo a gâté ses fans, en proposant une setlist très éclectique, piochant dans les 7 albums du groupe parus à l’époque et proposant pas moins de 4 reprises en forme d’hommage aux artistes l’ayant influencé, le tout accompagné par un quartet de violonistes conférant un plus indéniable.
Les 2 derniers opus de l’époque, « Start from the dark » et « Secret Society » sont à l’honneur avec « Got to have faith », très à propos pour ouvrir le concert, « Forever travelling » et « Devil sings the blues », doté d’un énorme solo final de John Norum et le très bon « Hero », dans une très belle version, on ne peut plus à propos puisque ce titre rend hommage aux héros musicaux de la jeunesse des membres d’Europe.
Et le combo, joignant le geste à la parole, reprend tour à tour l’exceptionnel « Wish you were here » des Pink Floyd, « Love to love » de UFO, « Since I’ve been lovin’ you » du géant Led Zep et enfin « Suicide » du pionnier Thin Lizzy dans des versions tout à fait honorables et empreintes d’un respect sincère.
Le reste de la setlist se partage entre quelques raretés bienvenues (« Dreamer », très bonne chanson de « Wings of tomorrow », pleine de feeling, « Yesterday’s news » extrait de « Prisonners in paradise », bien groovy, et l’antédiluvien et inespéré « Memories », issu du premier album éponyme du groupe et sorti en 1983 !) et les indispensables hits du combo.
Au niveau des classiques incontournables, on a droit au cultissime « Final countdown » dans une excellente version calme, très différente de l’originale mais vraiment réussie, assez proche dans l’esprit de l’excellent best of semi acoustique de Bon Jovi « This left feels right », « Superstitious », assez classique malgré un solo original et une bonne participation du public et l’hymne qu’est « Rock the night », bien rock et très participatif, idéal pour finir le concert.
Au final, tout juste pourra t’on regretter, comme souvent dans ce genre d’exercice, une certaine timidité dans les ré-arrangements acoustiques (dommage, surtout quand on voit à quel point « Final countdown » est réussie), de même que le fan invétéré aurait souhaité un ou deux titres supplémentaires, comme par exemple la ballade « Carrie », « I’ll cry for you » (existant déjà dans une version acoustique), ou encore le très mélancolique « Tomorrow », qui aurait sans doute été magnifique avec le quatuor à cordes.
Cela dit, ces légers détails n’entachent en rien la qualité de ce très bon live semi acoustique, varié, sérieux, très bien interprété (Joey Tempest, s’il ne parvient plus à atteindre les notes aigües qu’il chantait avant, possède toujours un beau grain de voix, et John Norum nous prouve, s’il en était encore besoin, quel guitariste exceptionnel il est à travers de très bons soli, sur « Devil sings the blues » ou « Since I’ve been lovin’ you », entre beaucoup d’autres) et subtilement rehaussé par le quatuor de violonistes.
Un très beau cadeau, inattendu, de la part d’un groupe hautement sympathique qui n’en finit pas de se remettre en question pour satisfaire son public.
Olivier Chapelotte
Article publié le 11 juin 2020