Sur Netflix, une mini-série prenante, puissante, dépaysante, et au final très réussie !

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Le western est un genre qui a ses adeptes, mais qui est tombé un peu en désuétude depuis les années 80. Très codifié, donc souvent assez convenu, il a pâti d'une qualité générale fluctuante.

Depuis quelques années néanmoins, on assiste à un retour de ce genre, grâce notamment à de grands réalisateurs désireux de se frotter à l'exercice. Citons pêle-mêle Quentin Tarantino (Django unchained, Les 8 salopards), les frères Coen (True Grit, La ballade de Buster Scruggs) ou encore Jacques Audiard (Les frères Sisters), entre autres.

Profitant de cette opportunité, le géant de la vidéo à la demande, Netflix, a produit sa propre mini-série, Godless, dont il est aujourd'hui question. Précisons ici que la série est assez violente et rude, et bien que cette violence soit justifiée par le scénario, elle n'en reste pas moins impressionnante.

Godless est passée relativement inaperçue, et pourtant elle mérite largement le détour. Composée de 7 épisodes d'environ 1 heure, la série se regarde plutôt comme un long film que comme une série « classique », ce qui n'enlève rien à son charme, bien au contraire.

L'histoire nous raconte comment la petite ville minière de La belle, Nouveau-Mexique, tente de survivre après le terrible accident de mine qui a coûté la vie à la quasi totalité des hommes. Les femmes ont donc pris le pouvoir et réapprennent à vivre. Mais l'arrivée d'un mystérieux fugitif au passé trouble risque d'amener de nombreux problèmes...

Le format « film de 7 heures » permet de développer les nombreux personnages d'une manière avancée, et beaucoup d'entre eux ont une vraie personnalité à laquelle on s'attache. Les actrices et acteurs sont d'ailleurs tous très bons, avec une mention spéciale à Jeff Daniels, méconnaissable.

Dotée d'une vraie vision de réalisateur (certains plans sont somptueux) et d'une intrigue aux multiples rebondissements, respectueuse des codes tout en y apportant une touche de modernité (l'émancipation des femmes, par exemple), parfaitement interprétée et mise en musique, Godless est une mini-série prenante, puissante, dépaysante, et au final très réussie.

A découvrir !

Olivier Chapelotte, disquaire à la Fnac d'Aouste