Autorisation de circuler
Rétro : article paru dans Le Crestois du 17 août 1940.
La Préfecture de la Drôme communique :
En raison de la pénurie actuelle des carburants essence, gas-oil et carburants d’origine pétrolière, de nouvelles restrictions vont être apportées à la circulation des véhicules automobiles. À partir du 25 août 1940 pour les voitures de tourisme et du 15 septembre 1940 pour les véhicules utilitaires (camions et camionnettes), aucun véhicule ne pourra circuler sur tout le territoire de France non occupée sans que le conducteur soit porteur, en plus de la carte grise, d’une autorisation de circuler constituée par une carte rouge dont une partie est à fixer sur le pare-brise de la voiture, à gauche du conducteur.
Cette autorisation sera délivrée par les services de la Préfecture. Les usagers peuvent d’ores et déjà, pour obtenir cette autorisation, adresser une demande au Préfet, à l’aide d’imprimés qui sont à leur disposition dans les mairies et commissariats de police.
Ils sont informés, toutefois, que seuls seront autorisés à circuler les véhicules utilisés effectivement à des besoins reconnus indispensables par une commission spéciale dans chacune des catégories suivantes :
- les véhicules utilitaires affectés au ravitaillement général
- les véhicules utilisés pour assurer les services d’intérêt public qui seront précisés par l’autorité préfectorale (voirie, postes, ambulances des hôpitaux, police, etc.)
- les véhicules utilisés pour assurer les services de transport public, reconnus absolument indispensables par l’autorité préfectorale
- les tracteurs et moteurs agricoles
- les véhicules de tourisme utilisés par les fonctionnaires munis d’un ordre de mission, par les médecins, les vétérinaires, les Ministres du Culte, les Services de la Presse, et certaines professions libérales désignées par l’autorité préfectorale, dans la limite des déplacements nécessaires à l’exercice de leur fonction
- les véhicules en nombre strictement limité, laissés à disposition des agriculteurs, industriels et commerçants ou commerciaux situés dans la zone non occupée.
Des autorisations de circuler pourront être délivrées, à titre temporaire, c’est-àdire pour des jours déterminés (jour de marché par exemple) ou pour une durée restreinte et pour un ou des parcours déterminés.
Il appartient donc aux intéressés de joindre à leur demande toutes justifications utiles ainsi que "la carte grise" du véhicule.
Il est expressément recommandé aux pétitionnaires de demander l’autorisation de circuler par CORRESPONDANCE et non par visite dans les bureaux de la Préfecture.
Seules seront admises à présenter leur demande verbalement les personnes qui estimeront avoir une raison à faire valoir à la suite d’un refus.
Sur la même page, on peut lire :
Boulangeries et pâtisseries 1er avis : Le Préfet de la Drôme rappelle qu’aux termes d’un récent décret, la fabrication et la vente de croissants, pognes, brioches, petits pains et pains de fantaisie sont désormais interdites.
2e avis : Un arrêté de M. le ministre secrétaire d’État à l’Agriculture et au Ravitaillement, pris en exécution de la loi du 30 juillet réglementant la fabrication et la vente de la pâtisserie, de la confiserie et de la biscuiterie, fixe la nomenclature des produits qui seront interdits les quatre jours de chaque semaine, pendant lesquels la vente et la consommation de la confiserie et de la pâtisserie seront autorisées. Il est interdit de mettre en vente, de vendre et de consommer dans les lieux publics :
- les gâteaux dans la composition desquels entrent : la pâte à choux glacée (religieuses, pont-neuf, éclairs glacés ou non glacés) ; la pâte à biscuits (génoises fourrées) ; les crèmes au beurre, la crème chantilly, les meringues, la pâte aux amandes
- les petits fours frais ou glacés
- les diplomates puddings, puddings de cabinet, puddings anglais
En outre, l’article 4 de la loi susvisée du 30 juillet décrète que sont interdites, tous les jours, la mise en vente, la vente et la consommation dans les lieux publics des glaces et sorbets dont la fabrication comporte l’utilisation de sucre associé à des produits laitiers ou à des oeufs ou simultanément à ces deux produits.
Article paru dans Le Crestois du 17 août 1940