Article paru à la Une du Crestois du 12 février 1949.

La guerre proprement dite a cessé, sans doute, sur notre continent. C’est, si l’on veut, la paix des corps. Ce n’est pas celle des âmes. Et pourtant la vraie paix, c’est celle-là.

Nous sommes encore plongés dans la confusion, ce qui n’a rien d’étonnant, après les événements qui, plus encore que des guerres, sont de gigantesques révolutions.

Pourtant, malgré tous ces sujets de douleur, la tâche écrasante qui s’impose à nous apparaît magnifique. Cette époque tourmentée, confuse, douloureuse, révolutionnaire… semble appeler tant d’esprit d’invention, et de toutes les inventions, celles de la raison et celles du coeur ; poser tant de problèmes fondamentaux ; remuer tant d’idées essentielles ; couvrir tant de possibilités jusqu’ici insoupçonnées ; exiger à la fois tant d’imagination et tant de sagesse, tant d’élan et tant de prudence que, bien loin de plaindre les jeunes de commencer leur existence dans d’aussi graves circonstances, il faut les envier d’avoir devant eux de longues, redoutables et magnifiques responsabilités !

GRANDE CONFUSION

Sans doute est-il vrai que nous assistons à la ruine d’une époque. Mais c’est dire aussi que nous sommes à l’aube d’une nouvelle. Au lieu « d’entrer dans l’avenir à reculons », un bandeau sur les yeux, regardons-le en face...

Article publié dans Le Crestois du 12 février 1949