En 1720, la vallée se confine face à la "Peste de Marseille"
Comment le Dauphiné et la vallée de la Drôme firent-ils face à la progression de l’épidémie de peste dite "de Marseille", entre 1720 et 1723.
Le Chevalier Roze à la Tourette ensevelissement des cadavres par les forçats (Marseille), gravure de Thomassin (1727)
Commençons par un rapide rappel des faits. Le 14 mai 1720, le Grand Saint-Antoine, navire de commerce chargé d’étoffes et de balles de coton en provenance d’Asie, arrive dans l’archipel du Frioul, à proximité de Marseille. Pendant le voyage, il a fait escale dans plusieurs ports où sévissait une épidémie de peste. La cargaison appartient au capitaine Château ainsi qu’à plusieurs notables dont l’échevin Estelle.
Les historiens s’accordent aujourd’hui à dire que c’est par appât du gain que le bateau n’a pas été mis en quarantaine, comme c’était alors l’usage, et que le chargement a été débarqué au bout de quatre jours seulement pour alimenter au plus vite le marché de Beaucaire.
L’équipage restera confiné une vingtaine de jours sur l’île de Jarre, mais le mal était fait : la peste était dans Marseille où les morts vont se succéder à partir du 20 juin. Ce n’est toutefois que le 9 juillet que les médecins, suspectant une épidémie de peste, alertent les autorités. Afin de protéger le commerce, la municipalité marseillaise va cacher la gravité des faits. Un médecin nommé Peyronnel prendra l’initiative d’avertir du danger les villes voisines et un véritable cordon sanitaire va s’organiser aux frontières de la Provence.
Le 14 septembre, le conseil du Roi décide la mise en quarantaine de la Provence afin d’éviter la propagation de l’épidémie...
À lire dans notre récit : les mesures prises à crest, Eurre, Piégros, Vercheny, Beaufort...
Article publié dans Le Crestois du 23 juillet 2021