Alexis Muston, l’intellectuel oublié de Bourdeaux
Une biographie de Patrick Cabanel rend justice à l’importance de l’oeuvre de ce pasteur.
Alexis Muston (en 1880), Bibliothèque nationale de France
Patrick Cabanel, biographe d’Alexis Muston
Ami de Lamartine, proche de Victor Hugo, de George Sand et de Jules Michelet, Alexis Muston, qui a été pasteur de Bourdeaux de 1836 à 1888, est un peu le grand oublié de notre histoire régionale. Il est vrai que, dans la France d’aujourd’hui, un prélat, quelle qu’en soit la confession, n’intéresse plus guère. Mais, en l’occurence, ce formidable épistolier, qui a écrit à l’Europe entière des érudits, mérite une meilleure visibilité.
« Ne croyez pas que c’était un érudit local !, disait son tout récent biographe, Patrick Cabanel, à une assistance nombreuse au temple de Bourdeaux, le 13 août dernier. C’était un géant caché de la république européenne des lettres du XIXème siècle ».
Patrick Cabanel, après avoir été professeur d’histoire contemporaine à l’université de Toulouse, est désormais directeur d’études à l’École pratique des hautes études. Il est actuellement un des historiens reconnus de l’histoire des protestantismes et vient, donc, de signer aux éditions Ampelos, Alexis Muston, le Michelet des Alpes.
LE FUGITIF
Alexis Muston est un personnage étonnant. C’est d’abord un fugitif. Il est arrivé chez nous parce que, né dans la région très particulière d’Italie que l’on appelle « les vallées vaudoises » (sans aucun rapport, contrairement à ce que l’on croit volontiers, avec le Val d’Aoste), il fut pourchassé...
Article publié dans Le Crestois du 27 août 2021