De ce côté
Théâtre le 2 décembre à Mirabel-et-Blacons : Comment retrouver sa foi dans le théâtre lorsqu’on a dû abandonner son pays pour échapper à la répression ?
Quand on propose à Dido de remonter sur les planches, les démons refont surface. Avec ce seul en scène, le grand poète congolais, Dieudonné Niangouna, lui-même en exil, fait acte de résilience.
Au fond du bar qu’il a acheté à crédit pour organiser des soirées de stand-up, Dido noie sa solitude, s’embrouille avec de vieux démons, ressasse les écueils de son parcours. Les personnages qu’il a incarnés sur scène viennent lui demander des comptes. Sur les murs défilent des images de ruines: le Théâtre National du Congo, Alep ou encore le Bataclan.
Dido a dû fuir son pays le jour où une bombe a explosé en pleine représentation théâtrale: le régime a profité de l’attentat pour épingler cet artiste dissident comme « ennemi public ». L’exil, la culpabilité d’avoir abandonné famille et spectateur·rice·s agonisant ·e·s, le harcèlement d’activistes afro-africains le poussent à renoncer à sa carrière.
Quand un metteur en scène lui propose de jouer dans sa pièce intitulée La fin de la colère, c’est avec tout cet héritage que Dido doit négocier.
À travers ce seul en scène épuré, Dieudonné Niangouna incarne son double et renforce son engagement dans et par le théâtre.
Jeudi 2 décembre à Mirabel-et-Blacons, Salle des fêtes 20h.
Article publié dans Le Crestois du 29 octobre 2021