RÉTRO : Article paru à la une du 2 juin 1906. Autres temps, autres moeurs...

Les républicains du bloc s’émeuvent des réclamations incessantes formulées par la gente féminine qui, « subissant les lois et payant des impôts veut le suffrage universel et non le suffrage unisexuel ». Pour nous qui aurions peut-être à profiter du droit de vote des femmes, nous hésitons à joindre nos sollicitations aux leurs, non pas que nous nous refusions à admettre la femme dans la plénitude des droits du citoyen mais, pour ne pas lui enlever sa quiétude, sa grâce, le charme de son confiant abandon en celui qu’elle a accepté pour soutien de sa faiblesse.

Le dirais- je ? Oui, je ne voudrais pas soustraire la femme aux recommandations de la loi divine qui veut que la femme soit soumise à son mari : on ne viole pas impunément le code du Créateur ; s’il en a décidé ainsi, c’est qu’il y avait avantage pour la société.

Pourquoi jeter des ferments de discorde où doit régner l’union ? Pourquoi vouloir précipiter nos femmes dans des mêlées politiques où leur prestige n’a rien à gagner ?

J’ai dit que les républicains s’émeuvent des revendications féminines, mais s’ils paraissent disposés à leur accorder cette satisfaction, ils ont une étrange façon de comprendre la liberté. Avant de lui accorder le droit de vote, les francs-maçons veulent accaparer la femme, la domestiquer, en faire une machine à voter, une esclave obéissante et aveugle...

Article publié dans Le Crestois du 2 juin 1906
et publié à nouveau dans Le Crestois du 28 janvier 2022