Le repos hebdomadaire
RÉTRO : Article paru dans Le Crestois du 15 septembre 1906.
La loi sur «le repos hebdomadaire » a été si mal faite par nos incompétents parlementaires que l’application d’un principe essentiellement humanitaire, et dont la consécration législative aurait dû mettre en joie l’unanimité de la nation, donne lieu au contraire aux protestations justifiées de toutes les classes de citoyens, intéressées ou atteintes par cette mesure maladroitement édictée.
La malfaçon de la loi incombe au régime actuel, dont l’organisation constitutionnelle est si défectueuse qu’elle ne prévoit pas, pour l’élaboration d’un décret ou d’une loi, la consultation pratique, par voie de référendum, autrement dit de plébiscite, de toutes les personnes pour lesquelles la loi est plus spécialement préparée. Avec le parlementarisme, les intéressés ne peuvent donner leur avis et se plaindre qu’après coup, lorsqu’il est trop tard.
Comme toutes les lois faites par les hommes incompétents qui nous gouvernent, celle du repos hebdomadaire soulève les récriminations de beaucoup de citoyens. Nous en donnons d’autre part les causes. Parce qu’ils sont les élus de la moitié plus un des citoyens d’une circonscription, des patacheurs, des taillandiers s’imaginent posséder l’infaillibilité législative ; des agents de change commandent des généraux et des hommes craignant l’eau font manoeuvrer des navires !
À Crest, bien que le principe même de la loi soit généralement approuvé, on lui reproche de ne pas tenir compte des intérêts particuliers et des habitudes acquises...
Article publié dans Le Crestois du 15 septembre 1906
et publié à nouveau dans Le Crestois du 18 février 2022