Free Guy – Shawn Levy (2021)
Voici un film qui, à l’image de son héros, est éminemment sympathique. Mais n’anticipons pas trop...
Free city est un jeu à succès (grandement inspiré de GTA) dans lequel les joueurs sont libres de faire ce qu’ils veulent (et souvent de se battre, donc). Guy est un PNJ (Personnage Non Joueur, un personnage géré par le jeu qui fait la même chose en boucle) : il est employé de banque et vit la même journée en continu.
Mais tout va changer le jour où il va croiser la route d’une joueuse mystérieuse nommée Molotovgirl. Le personnage va alors commencer à sortir de son script pour essayer de prendre ses propres décisions. Mais un programme informatique peut-il réellement avoir son libre arbitre ?...
Comme cité plus haut, le personnage de Guy est très attachant : d’une naïveté désarmante, il essaye toujours de bien faire et se révèle, à plusieurs égards, plus humain que certains humains. Il est pour beaucoup dans le ton du film, empathique et positif.
Le film, lui, intègre tous les codes de la pop culture et en est un brassage extrêmement riche. Prenez une base Truman Show (le personnage naïf qui ne sait pas qu’il vit dans un monde à part), ajoutez y une bonne dose de Westworld (la journée infinie des personnages, l’émancipation des PNJ), assaisonnez avec Jumanji bienvenue dans la jungle (les codes du jeu vidéo, la mise en abime du joueur et de son avatar dans le jeu) et Last action hero (le personnage qui s’émancipe de son schéma pour tenter de faire ses propres choix, la bienveillance du propos envers les personnages de fiction), liez le tout avec une grosse couche de Ready Player One (les innombrables références à la pop culture en général et au jeu vidéo en particulier), et saupoudrez le résultat d’effets spéciaux dignes de Doctor Strange (visuellement le mode « God » des programmeurs est fantastique).
Positif, fun, visuellement foisonnant, intelligent et plus profond qu’il n’en a l’air (la réflexion sur le libre arbitre est assez juste et intéressante), Free Guy est une très bonne surprise et un vrai coup de cœur de votre serviteur.
Olivier Chapelotte
Disquaire à la Fnac de Crest
Article publié dans Le Crestois du 25 février 2022