La nuit du 12
Comme chaque année, le cinéma Éden de Crest rediffuse, pendant une semaine, l’œuvre ayant remporté le César du meilleur film de l’année. La cérémonie de remise des prix ayant eu lieu vendredi, nous pouvons donc annoncer que c’est La nuit du 12, l’excellent film de Dominik Moll, avec Bastien Bouillon, Bouli Lanners, Théo Cholbi et Anouk Grinberg, que les habitants de la vallée pourront (re)voir sur grand écran.
Un film qui a largement dominé cette remise des prix avec pas moins de 6 trophées : meilleur film, meilleure réalisation, meilleur espoir masculin (pour Bastien Bouillon), meilleur acteur dans un second rôle (pour Bouli Lanners, formidable !), meilleur scénario adapté et meilleur son !
À la Police Judiciaire chaque enquêteur tombe un jour ou l’autre dans sa carrière sur un crime qu’il n’arrive pas à résoudre et qui le hante toute sa vie. Pour Yohan, inspecteur, c’est le meurtre de Clara, brûlée vive une nuit en rentrant de soirée dans les rue de Saint-Jean-de-Maurienne. Les interrogatoires se succèdent, les suspects ne manquent pas, et les doutes de Yohan ne cessent de grandir. Une seule chose est certaine, le crime a eu lieu la nuit du 12...
On ne gâchera rien en vous annonçant que le film ne vous livrera pas le coupable. Un texte nous en informe dès le début : en France, environ 20% des homicides ne sont jamais résolus. Le film est l’histoire (inspirée d’une histoire vraie) de l’un de ceux-ci. Mais même si le crime ne sera jamais élucidé, le suspens reste haletant et le film, construit comme un thriller, est surprenant de bout en bout.
Car, comme le dit l’inspecteur, absolument tous les suspects interrogés pourraient être coupables. Le vrai sujet du film n’est pas la résolution de l’énigme mais le rapport, dans notre société, entre les hommes et les femmes. Clara, comme beaucoup d’autres victimes de féminicides, est juste morte parce qu’elle était une femme. Dans le film, une inspectrice fait ce constat : « Ce sont des hommes qui sont chargés d’arrêter d’autres hommes, coupables de violences sur des femmes. Un monde d’homme...»
Un film bouleversant, remarquablement réalisé et interprété, que vous avez l’occasion de voir cette semaine à Crest sur grand écran plutôt que sur Canal+ ou en VOD (c’est quand même mieux, non ?). N’hésitez-pas !
Philippe Multeau
Au cinéma Éden de Crest, du 1er au 7 mars.
Horaires des séances :
Article publié dans Le Crestois du 3 mars 2023