À la recherche des vieux canards
Pour la première édition de ce nouveau jeu, retour en 1926, à Montoison et Montmeyran...
Sur proposition d’un de nos fidèles lecteurs, le Crestois part à la recherche des pépites de la presse locale qui se cachent dans les tréfonds de vos placards et de vos greniers. L’idée ? Retrouver d’anciens journaux qui nous parlent de la région crestoise…
C’est donc M. Fernand Maillefaud, natif de Barsac et résident de Crest, qui inaugure ce nouveau jeu. Il en a eu l’idée en retrouvant chez lui un vieux numéro du Progrès, « journal républicain quotidien », daté du 28 septembre 1926. En parfait état, le journal lyonnais évoque brièvement la Drôme et s’arrête même, pour quelques lignes, dans notre bassin Crestois.
C’est en particulier la commune de Montmeyran qui suscite la curiosité des gratte-papier du Progrès. Ils y évoquent notamment le dernier conseil municipal mené sous la présidence de M. Maurice Pollet, maire de l’époque (il laissa son nom à la salle des fêtes de la commune). On y apprend que les élus Montmeyrannais ajournent « pour des raisons d’ordre financier résultant des instructions préfectorales » un projet de construction d’une salle de réunion…
On apprend aussi qu’en 1926, les vendanges débutèrent à la fin du mois de septembre à Montmeyran ! « Tous les récoltants sont d’accord d’ores et déjà pour déclarer que la récolte sera bien inférieure à celle de 1925 du fait de la sécheresse persistante », nous raconte le Progrès.
Pour le canton de Crest, seules quelques lignes évoquent « les méfaits de la foudre », indiquant que le 26 septembre 1926, « vers 20 heures, pendant l’orage, la foudre est tombée [...] chez M. Groubet, propriétaire, où elle a provoqué l’incendie de 400 bottes de paille ».
Le Progrès a depuis longtemps quitté nos contrées et ne couvre plus aujourd’hui que les départements de l’Ain, du Jura, de la Loire, de la Haute-Loire et du Rhône. Il diffusait en 2022 à 140 000 exemplaires, alors qu’il frôlait les 400 000 en 1960…
Depuis sa création en 1859, le Progrès a maintes fois changé de main. En 1986, le patron de presse Robert Hersant en fit l’acquisition après avoir acquis le Dauphiné libéré deux ans plus tôt. En 2004, le groupe Dassault rachète l’ensemble des titres du groupe Hersant.
Deux ans plus tard, Le Dauphiné et Le Progrès sont rachetés par le groupe l’Est Républicain. Groupe qui sera lui-même racheté l’année suivante par le groupe Ebra (pour Est Bourgogne Rhône Alpes). Entièrement détenu par le Crédit mutuel, le groupe Ebra possède aujourd’hui neuf quotidiens, trois hebdomadaires, deux journaux gratuits et trois sites de presse en ligne.
Martin Chouraqui
Article publié dans Le Crestois du 1er septembre 2023