Ciné flash-back, dimanche 5 novembre à l’Eden.

Devant ce film, à la télévision, on a pu réagir : adorer ou détester, enrager ou jubiler. Pierrot le Fou sur le grand écran de l’Eden, c’est pour le spectateur la chance d’une redécouverte.

Pour la beauté de l’image, d’abord, en scope et couleurs vives : le rouge, qui « y chante comme une obsession » (Aragon), le sang, la couleur d’Anna Karina/Marianne Renoir, le bleu, le ciel et la mer, Pierrot/Belmondo , et toutes les couleurs des peintres appelés par Godard, de Velasquez à Nicolas de Staël. On a pu dire : Pierrot le Fou, ou la peinture sur écran.

Côté son, les voix entremêlées de Belmondo et de Karina tissent avec la musique d’Antoine Duhamel une partition au lyrisme soutenu, entrelacs de citations, de lectures, échos foisonnants d’une poésie de la vie. À Belmondo qui demande ce qu’est le cinéma, le grand réalisateur Samuel Fuller déclare : « Un film, c’est comme une bataille : amour, haine, action, violence, mort. En un mot : émotion. »

C’est au début de Pierrot le Fou, et c’est un beau programme pour ce film-culte. Avec l’occasion d’un riche échange, à l’Eden, ce dimanche.

Jacques Joubert

Article publié dans Le Crestois du 3 novembre 2023