Ciné-club « Flash Back », le 10 mars à l’Eden.

Slow, quick, quick, slow, les deux danseurs marchent ensemble vers une direction impromptue à chaque instant, ça ralentit, ça accélère, c’est le cœur qui palpite, la mécanique du vivant, et comme le dit Georges, le professeur de danse, il faut savoir aimer avant de savoir danser.

Dans les années soixante, Jean-Daniel Pollet avait fait découvrir au public un acteur incroyable, Claude Melki, déjà surnommé le Buster Keaton français. Les spectateurs de l’Eden pourront le constater dans le court-métrage, Gala, projeté avant L’Acrobate. Le réalisateur précise qu’il y a « chez lui du juif, de l’arabe, du gitan et bien sûr du gaulois ».

Au cinéma, d’un film à l’autre, le personnage s’appelle Léon. Dans Gala, il est un employé minable dans un dancing, dans L’Acrobate, le garçon de bains deviendra un bon danseur. Avec la maîtrise du tango s’opère un changement de statut. Autour de Léon, dans l’espace des bains-douche, dans la rue, dans les salles de danse, gravite tout un monde populeux et sympathique, l’esprit de Jean Renoir n’est pas loin. Si la cinématographie de Jean-Daniel Pollet se décline d’une toute autre manière dans des films-essais, des approches documentaires, dans L’Acrobate, en filigrane, se dessine également un portrait de la société.

Jacques Joubert

(Re)découvrez Jean-Daniel Pollet, avec L’Acrobate, dimanche 10 Mars, à 20 heures, au cinéma Eden. Séance Ciné Club avec Jacques Joubert, enseignant de cinéma, suivie d’un verre au patio.

Article publié dans Le Crestois du 8 mars 2024