La pogne de Romans perdue
Depuis l’Antiquité, le pain perdu sauve les miettes de la misère en les trempant dans le lait de l’opulence. Aujourd’hui, ce plat antigaspi revient sur le devant de la scène, habillé d’une brioche drômoise qui en fait un véritable festin.
Sous l’Empire romain, déjà, les gourmets astucieux savaient redonner vie au pain rassis. Marcus Gavius Apicius, chef étoilé avant l’heure, décrivait dans son De re coquinaria un mélange rustique mais prometteur : pain rassis, lait et miel, sautés à l’huile. De quoi transformer les restes en gourmandise digne de Lucullus.
La recette traverse les siècles et change d’accents, passant de « pain ferré » au Moyen Âge à « pain perdu » dès le XVIIe siècle, moment où il s’adoucit enfin de sucre…
Recette publiée dans Le Crestois du 25 octobre 2024
Photo : bottin gourmand