Raymond Belle, mémoire d’Omblèze et témoin des heures terribles de la guerre
À 93 ans, il livre ses souvenirs, dont l’arrestation du résistant Casimir Ézingeard.
Nous sommes en avril 1944 à Omblèze. La milice arrive. Elle se saisit d’un homme qui se cachait jusque-là dans une grange : Casimir Ézingeard. Il est facteur, connu de tous d’autant plus volontiers que les siens tiennent un café. On va y taper le carton, lorsqu’on ne le fait pas un peu plus bas, chez Amblard. Ézingeard sera emmené à Vassieux-en-Vercors, atrocement torturé, notamment par Raoul Dagostini, Jacques de Bernonville et Maud Champetier de Ribes, maîtresse du premier, vite repérée pour ses pantalons de cheval, ses bottes et sa cravache. Elle en use lors des interrogatoires. Casimir Ézingeard mourra ces jours-là.
« Si je m’en souviens ! », dit aujourd’hui Raymond Belle, 93 ans, habitant aux Bouaches, un des tout premiers hameaux lorsqu’on entre à Omblèze. « Mon oncle a porté de la soupe à Ézingeard dans le lieu de détention que les miliciens lui imposaient, détaille-t-il...
À lire dans notre article : La fuite éperdue en soutane du milicien Jacques de Bernonville
Article publié dans Le Crestois du 1er novembre 2024