Mon nom est Personne
Le western de Tonino Valerii, sur un scénario de Sergio Leone, avec Henry Fonda et Terence Hill, est un film culte, à redécouvrir au cinéma l’Éden les 11 et 12 janvier.
Au tournant du XXe siècle, les temps changent. L’Amérique se prépare à entrer dans une nouvelle ère. Jack Beauregard, une vieille gloire de l’Ouest sauvage, n’aspire qu’à prendre sa retraite. Il a secrètement réservé sa place sur un bateau à destination de l’Europe. Mais Personne, un jeune admirateur, ne l’entend pas de cette oreille : il veut convaincre le tireur renommé d’accomplir une dernière action d’éclat et entrer ainsi dans l’Histoire.
En 1973, le réalisateur Sergio Leone, chef de file du western-spaghetti, cherchait à dire adieu définitivement à un genre cinématographique qui avait fait sa renommée... mais sans assumer la paternité de cette mise à mort. Il confia donc la réalisation à Tonino Valerii, l’un de ses anciens assistants, et se contenta de produire le film et d’en coécrire le scénario. Mais ne vous y trompez pas : sa patte est bien présente. Les trois scènes les plus emblématiques du film sont réalisées par le maestro lui-même : le guet-apens pré-générique, l’affrontement de la Horde sauvage et le duel final. Ajoutez à cela la musique omniprésente d’Ennio Morricone et le souffle nostalgique qui traverse tout le film... on est bien là dans l’univers du génialissime Sergio Leone ! Ce western atypique, traité sous l’angle de la comédie, a eu, à sa sortie, un succès mondial retentissant.
Chant du cygne du western, voilà un film plus malin qu’il n’y paraît : une réflexion mélancolique sur la filiation, la vieillesse, et la fin d’une époque. L’idée de génie du scénario est d’avoir fait se confronter le mythe absolu du western américain (Henry Fonda) et sa caricature italienne boufonne (Terence Hill). Avant de disparaître, le mythe cherche à prévenir sa caricature que lui aussi finira par subir le même sort. Une vision prophétique : le western-spaghetti ne survivra en effet pas à la mort du western américain.
Ne manquez pas la rediffusion de ce film à l’Éden, et n’hésitez-pas à y amener vos enfants. Visible à partir de 10 ans, voilà une comédie pétillante qui plaira à toute la famille !
Philippe Multeau
La bande annonce ci-dessous est en italien, mais le film à l'Éden sera bien en version française !
Article publié dans Le Crestois du 3 janvier 2025