Ciné Flash-Back : La leçon de piano
Un film de Jane Campion, dimanche 2 novembre, à 20h au cinéma Éden.
L’histoire est celle d’un mariage arrangé entre une femme muette et un fermier. Elle est convoitée par un ouvrier agricole, avec un piano comme enjeu. Mais ce piètre argument ne dit rien d’un récit riche de nombreux motifs, où la muette peut exprimer tant de richesse de l’intime, et où le son du piano, la place des paysages, la rudesse et la douceur des visages participent d’un film qui laisse toute sa place au spectateur.
Car l’aura immense de ce troisième long-métrage de Jane Campion, Palme d’or en 1993, a vu la critique puis diverses générations de public poser des regards différents.
Si le public d’alors a pu applaudir à l’histoire d’une héroïne libre, d’une femme transgressive, qui se réapproprie son corps et son désir, les débats sur le film, depuis une dizaine d’années, n’ont pu occulter des lectures nuancées. Parmi tous les questionnements, ceux qui interrogent la culture du viol et le consentement.
Découvrir ou revoir La leçon de piano sur grand écran, c’est la promesse pour le spectateur de garder dans sa mémoire de cinéma des images sublimes, poignantes ou terribles : les doigts qui effleurent les touches du piano, une hache sur le billot, la marche dans la boue, la forêt hostile, un piano dans les vagues, le visage d’une femme, Ada (Holly Hunter), sévère, séduite, tendre, radieuse, rêveuse, farouche.
Jacques Joubert
de Jane Campion, avec Holly Hunter, Harvey Keitel et Sam Neill. Nouvelle-Zélande. 2h. VOSTF.
Dimanche 2 novembre à 20 heures au cinéma l’Éden. Une séance Ciné-club avec Jacques Joubert, enseignant de cinéma, suivie d’un verre au patio.
Article publié dans Le Crestois du 31 octobre 2025
