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Covid-19 et Nucléaire : silence assourdissant

Tribune. Soucieuse de la situation des sites nucléaires en cette période de crise sanitaire exceptionnelle, la FRAPNA attend toujours des réponses...


Le 23 avril dernier, le Dauphiné Libéré a rapporté plusieurs cas d'infection et le décès du COVID 19 d'un agent intérimaire employé au sein du site nucléaire FRAMATOME Romans (fabrication de combustible pour les centrales nucléaires)

Soucieuse de la situation des sites nucléaires en cette période de crise sanitaire exceptionnelle, l’association Frapna Drôme Nature Environnement avait demandé le 14 avril dernier, aux présidents des deux commissions locales d'information (CLI) drômoises, à savoir M. LIMONTA, Vice-président du Conseil Départemental pour la CLI FRAMATOME (Romans) et Mme MOUTON, Présidente du Conseil Départemental pour la CLIGGET (équipements du Tricastin) de réunir (virtuellement bien entendu) les membres des CLI de manière à entendre de la bouche même des industriels (EDF et FRAMATOME) les mesures qui ont été prises pour assurer le fonctionnement des installations nucléaires en toute sécurité tant pour les personnels qui y travaillent que pour les citoyens.

Frapna Drôme Nature Environnement rappelle que les CLI sont dédiées au suivi des installations nucléaires et à l'information des citoyens et sont donc légitimement fondées à recevoir ces informations.

La pandémie du COVID 19 impacte la totalité des activités humaines et n'a pas épargné malheureusement les installations nucléaires et les agents qui y travaillent.

Il est donc plus que jamais indispensable que les CLI fonctionnent afin que toute la transparence soit faite quant aux conséquences de la pandémie sur l'organisation de la production, de la gestion des personnels (risque d'infection et d'absence de personnel qualifié) et en fin de compte sur la maîtrise des risques sanitaires et nucléaires.

Elles doivent impérativement être en mesure d'informer les citoyens sur l'impact de la crise. Aucun citoyen n’acceptera en cette période que la transparence ne soit pas totale.

Quinze jours après la première demande et après une relance effectuée le 23 avril, l’association de protection de l’environnement n’a toujours pas de réponse alors même que la pandémie a gravement touché FRAMATOME Romans et qu'il a fallu que la presse soit alertée par un syndicat pour que l’information soit rendue public.

Frapna Drôme Nature Environnement alerte depuis longtemps sur la dangerosité de cette industrie nucléaire à bout de souffle dont certains équipements vieillissants sont gérés en partie par des entreprises sous-traitantes, dans des conditions qui engagent la sécurité de la population et des salariés. La question est posée et reste sans réponse : comment cette organisation peut-elle résister au choc de l’épidémie, et aux autres crises exceptionnelles à venir ?

Tribune publiée le 2 mai 2020