Tribune du 10 juillet 2020 du "Collectif citoyen des quartiers".

Ils sont jeunes, ils sont beaux… Et pourtant… Cette jeunesse qui demande en vain des espaces de liberté ne reçoit que des caméras de vidéosurveillance ! Mais où se cache-t-elle donc, la jeunesse crestoise ? Elle se met à l’abri dans les caves des immeubles, derrière les voitures, au fond des allées, elle est partout la jeunesse mais personne ne la voit vraiment. On l’entend, on la sent, on se méfie…

Et dès qu’elle apparaît, on se tourne et on regarde ailleurs. Dans le meilleur des cas, on la fuit. Dans le pire des cas, elle se fait harceler, la jeunesse : « Tes papiers ! Bouge tes fesses de là etc. » on connaît la musique. Quelle âge a-telle, cette jeunesse : 13, 18, 19, 15, 23 ans? « Hé, tu descends? »… « Pourquoi faire ? » « Chépas, tu descends ? ». La jeunesse pose sa console de jeu en soupirant, s’extirpe lourdement du canapé et franchit la porte en maugréant. Si tout va bien, elle ira se rafraîchir dans la Drôme, taper une clope ici, draguer rien que pour voir. Elle n’a pas les moyens de se payer le cinoche, de s’offrir les activités de Crest’Actif, de se déplacer pour aller voir ailleurs quand il se passe des choses ailleurs…

Tribune publiée dans Le Crestois du 10 juillet 2020