Tribune de Simone Bacquet du 17 juillet 2020.

Avec ce titre, tristement sarcastique, je vous offre un playdoyer ou une demande de secours, selon votre ressenti particulier, fonction de nos difficultés à vivre notre handicap.

Voici mon propre parcours dont on m'avait averti qu'il durerait quatre mois.

1) C'est le 6 décembre 2019 que j'ai adressé à la Maison Départementale des Personnes Handicapées une demande de carte de stationnement.

2) Le 9 janvier 2020, j'en reçois l'accusé de réception, annonçant un délai de 4 mois avant décision.

3) 28 avril 2020, on m'offre l'accès en ligne pour «suivre l'avancement du dossier»

4) Le 27 mai 2020, deux lettres datées du 11 mai, postées le 26 mai 2020 (effet Covid 19 avec retard ?) (télétravail encore?). Je dois m'atteler au téléphone car la carte annoncée n'est pas dans les enveloppes. Normal, c'est Lille qui imprime les cartes.

5) Le 18 mai 2020 (lettre reçue le 3 ou 4 juin) demande de photo d'identité , de moins de six mois. Je la poste le lundi 8 juin 2020.

6) Le 4 ou 5 juillet 2020, je reçois enfin, en double, ma chère carte avec une enveloppe postée de Lille le 3 juillet contenant des lettres venant de Valence et datées du 1er juillet 2020 = Délai 7 mois

J'aurais pu mourir entre temps (comme ma soeur qui a fait la même demande, au même moment). Comme mon handicap n'est que physique, bien qu'avec un coeur fragile et 89 ans, je me sens obligée de faire campagne contre cette façon de traiter les citoyens vulnérables. Je me payerai aussi le luxe d'envoyer une copie de cette harangue, avec quelques conseils d'organisation du travail, à la haute direction départementale et à la direction du handicap. Qui voit une autre instance à alerter ? Je plains le personnel obligé de suivre un tel rituel.

Simone Bacquet

Tribune publiée dans Le Crestois du 17 juillet 2020