Qui veut la peau du coquelicot ?
Tribune du 24 juillet 2020 du Collectif citoyen des quartiers.
C’est l’histoire d’une petite fleur rouge sang, survivante de toutes les guerres, combattante infatigable contre les folies humaines. Elle regarde mourir les hommes aux champs d’honneur avec tambours et trompettes. Elle réapparaît, un peu plus tard, dans le silence glacé des commémorations, épinglée sur un veston râpé.
COQUELICOT EST UNE GRANDE RÉSISTANTE !
Au coeur de son bourgeon, sa multitude de graines se sèmera au gré du vent sous les coups des pelles mécaniques, des moissonneuses ou des bombes pour perpétuer ainsi l’immuable présence de la fleur dans tous les recoins délaissés par la vie. L’homme destructeur n’en viendra jamais à bout et c’est tant mieux. Combien de fois ses pétales rouges et luisants ont souri à l’agonisant dans un terrain vague, sur un bord de route, dans un fossé ? Combien de fois l’a-t-elle désaltéré de son lait, de ses pétales et de ses feuilles? Survivra-t-elle aux produits cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques et aux perturbateurs endocriniens quand les humains n’y survivront pas ?
Article publié dans Le Crestois du 24 juillet 2020