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Esprit, es-tu là ?

Transitions, la chronique de Vincent Meyer du 11 décembre 2020.

En 1846, des moines catholiques et des moines orthodoxes se battaient à coup de chandeliers dans l’église du Saint Sépulcre à Jérusalem. La guerre de Crimée, que cet incident a déclenchée, a fait 600000 morts. Aujourd’hui, l’Inde de Modi, à majorité hindoue, persécute les musulmans. La Birmanie bouddhiste fait de même avec les Rohingyas. Des islamistes tuent des juifs et des chrétiens. Au nom de croyances religieuses.

« Dieu, le Tout Puissant, n’a pas besoin d’être défendu. Par personne », proclame le pape François. Si Dieu existe, qu’a-t-il à faire de la variété de nos religions et de soi-disant blasphèmes ? Des religions nées à différentes époques et dont le contexte culturel, sociologique, historique a contribué à façonner les représentations, les rituels, les cultes. Et probablement les croyances. Comment imaginer, aujourd’hui, qu’une religion soit la seule véritable et légitime? Que toutes les autres soient des superstitions ou des hérésies ? S’il existe un principe divin, pourquoi ne pas reconnaître qu’au-delà du mystère, c’est le même unique être suprême qui est adoré et craint depuis les origines par toute religion ? Comment ne pas voir l’anthropomorphisme qui a été plaqué, le plus souvent, sur le concept de dieu, auquel il est généralement prêté des sentiments, des susceptibilités, des réactions proprement humaines : envie, contentement, amour, reconnaissance, jalousie, colère....

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Chronique publiée dans Le Crestois du 11 décembre 2020