Tribune du 18 décembre 2020 d’Agnès Fouilleux, Josiane Gonnot et Danièle Persico.

Ce n’est un secret pour personne, notre bassin versant est en "déficit chronique" pour ce qui concerne la ressource en eau, qui est puisée principalement depuis la rivière Drôme. Le réchauffement climatique aggrave la situation d’année en année, et les niveaux d’étiage de la rivière sont chaque été de plus en plus bas.

Face à ce constat, le lobby agro-industriel pousse à la construction de "retenues" d’eau pour assurer son activité. On apprend ça et là que des projets sont en cours. La semaine dernière, un protocole pour favoriser le développement de retenues d’eau à usage agricole a été signé par le préfet de la Drôme, la présidente du conseil départemental, le président de la chambre d’agriculture, l’Agence de l’Eau et l’association départementale des irrigants... Le but est simple : favoriser et simplifier la mise en route de ce genre de projets.

LE CYCLE DE L’EAU

L'idée de ces "bassines" peut paraître à première vue de bon sens. Il s’agit en effet de stocker l'eau en hiver lorsqu’elle est abondante, pour l'utiliser en été. En réalité, cette réponse simpliste à un problème complexe se révèle délétère. Capter l’eau en amont entraîne une baisse de la quantité d’eau pour l'aval. Les milieux naturels, la faune et la flore en subissent les effets désastreux. Les habitants vivant en aval voient leur cours d'eau s'étioler, et la sécheresse s’accentuer...

Tribune publiée dans Le Crestois du 18 décembre 2020