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Faire le tri

Transitions, la chronique de Vincent Meyer du 26 février 2021.

Le 11 novembre 1793, le journal Le Moniteur Universel publiait un article dénonçant les concepts contre-révolutionnaires attachés au jeu d’échec. Les règles et les mots étaient accusés de sortir de la neutralité et de reproduire sournoisement les rapports sociaux de l’Ancien Régime. Il était urgent de proscrire, là aussi, les noms et les principes auxquels « le peuple avait juré une haine éternelle ».

227 ans plus tard, deux événements viennent nous interpeller sur notre capacité de discernement. Une statue monumentale, classée monument historique à Cayenne, rendait hommage à Victor Schoelcher en raison de son rôle dans l'abolition de l'esclavage en 1848. Elle a été brisée et définitivement dégradée. Une réaction de suprémacistes blancs ? Non, une violence gratuite contre cette « prétention des blancs » à s’approprier le mérite de la libération de l’esclavage.

Dans un mouvement mondial, plus ou moins spontané, de tentative d’éradication des symboles de l’oppression et du colonialisme, cet incident passera presque inaperçu au milieu d’un grand nombre de décapitations de statues… dans la confusion des représentations historiques et contemporaines. Juger du passé avec le regard du présent me semble une aberration....

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Chronique publiée dans Le Crestois du 26 février 2021

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