Miracles
Transitions, la chronique de Vincent Meyer du 5 mars 2021.
Mon premier miracle, je l’ai réalisé à 27 ans. J’étais responsable d’un laboratoire d’analyse et de contrôle dans une grande usine. Mon équipe était constituée d’une dizaine d’employés. Hervé était l’un des meilleurs, intelligent, rapide, sûr. Mais raide, hostile et parfois agressif. Et bègue !
Quelques années avant mon arrivée, il avait suivi des cours du soir en vue d’obtenir le diplôme de technicien supérieur. Il avait réussi. Bien sûr, il avait donc demandé à la société de régulariser sa situation et de le passer au coefficient correspondant dans la convention collective. Il lui avait été répondu qu’on ne lui avait rien demandé, que c’était son initiative personnelle, et que son diplôme n’engageait en rien l’entreprise. Grosse déception. Amertume.
Pour ma part, je sentais bien qu’il pouvait apporter encore davantage au laboratoire, mais qu’il s’en garderait bien s’il n’était pas reconnu. J’ai pu lui faire obtenir le coefficient qu’il convoitait. Il a immédiatement cessé de bégayer…
Chronique publiée dans Le Crestois du 5 mars 2021