Tribunes : l'expression libre de nos lecteurs

                

Détritus

Lettre à Eva, la chronique de Vincent Meyer du 26 novembre 2021.

Eva,

Tu me rappelles qu’un chat retombe toujours sur ses pattes. C’est vrai. Je crois qu’il en est de même pour certains hommes politiques rusés et cyniques. A l’aise avec le discours flatteur, la calomnie allusive, le mensonge qui ressemble à la vérité, l’exagération martelée comme une évidence, les citations sorties de leur contexte.

Je connais un jongleur de mots qui fait fureur aujourd’hui, fera sans doute illusion demain et sera démasqué plus tard. Il me fait penser à Tullius Détritus, ce petit homme chafouin comme un rusé renard, convoqué par César et investi de la mission de semer la zizanie dans le village des irréductibles Gaulois. Ce Romain, chétif et malingre, propage la discorde partout autour de lui. Afin de monter les Gaulois les uns contre les autres, il entre au village avec un vase qu’il dit devoir donner à l’homme le plus important du village et le dépose aux pieds d’Astérix et non d’Abraracourcix, son chef. Un bon début pour cette bande dessinée au succès planétaire.

Il semble que Détritus soit sorti de l’album et, par la magie d’un retour vers le futur, se soit incarné à notre époque en un tribun sans scrupule. Sans s’être déclaré, cet avorton toxique a fait son entrée dans le cirque préélectoral et se fait remarquer par un jeu d’équilibriste sur la corde raide au milieu des acteurs, trapézistes, clowns et autres fauves dûment accrédités. Son storytelling fait le buzz et donne du crédit à un discours haineux, raciste et sexiste...

La suite de cette tribune est réservée aux abonnés numériques. Connectez-vous dans la colonne à droite ou abonnez-vous.

Tribune publiée dans Le Crestois du 26 novembre 2021

objectif 1000abonnes