Lettre à Eva, la chronique de Vincent Meyer du 17 décembre 2021.

Eva, en plein hiver, j’ai toujours ce dilemme : dois-je ouvrir les fenêtres ? D’un côté, si j’ouvre, la chaleur risque de sortir et le froid de rentrer. Pas très écolo ! De l’autre côté, une atmosphère confinée n’est pas bonne pour la santé et la pollution intérieure est réputée pire que la pollution atmosphérique. Bon, finalement j’ouvre, mais pas trop longtemps, et dès que le soleil inonde la pièce, je cesse de chauffer et je ventile à fond. Une contradiction ? Oui, si je reste bloqué sur une face de l’alternative. Non, si j’écoute les deux petites voix qui cherchent à m’imposer leur vérité et que je tente une médiation entre elles.

Les contradictions, il y en a partout. Le plus souvent, nous ne retenons que l’opposition, la confrontation, le blocage, le manque de cohérence. En 1943, Hitler apprend que sa cuisinière est juive. Il la licencie mais lui fournit un certificat de pureté raciale. Contradiction ?...

Tribune publiée dans Le Crestois du 17 décembre 2021