Lettre à Eva, la chronique de Vincent Meyer du 24 décembre 2021.

Éva, te souviens-tu de cette planche de BD, où l’on voit une mère s’efforcer en vain d’obtenir de son petit garçon qu’il se lave les mains avant de passer à table? Pas moyen. L’enfant refuse fermement et s’obstine en tapant du pied. Le père, Achille Talon, intervient et prend les choses en main. Il propose un compromis : ne laver qu’une seule main ! L’enfant, surpris et incrédule, acquiesce. Il est d’accord pour laver la main gauche. Le protocole est simple : la frotter vigoureusement avec la main droite !

Magnifique négociation ou manipulation ? La marge est étroite. Thomas d’Ansembourg affirme que «nos besoins ont plus besoin d’être reconnus que satisfaits». Les besoins, avant même d’être entendus, doivent être écoutés. C’est la première condition d’une négociation réussie : l’écoute mutuelle. Chacun doit pouvoir exprimer clairement sa position : les faits qu’il observe, ses ressentis, son besoin et, seulement pour finir, sa demande.

Ce sont en fait les bases de la Communication Non Violente (CNV). À défaut, chacun rentre en négociation avec une idée arrêtée et définitive de son objectif et l’intention de ne pas en bouger d’un pouce. ..

Tribune publiée dans Le Crestois du 24 décembre 2021