Tribune du 4 février 2022 de Jean Pirot, président de l’ADMR "Le Vellan".

Il y a quelques jours, un écrivain, Victor Castanet, publiait un ouvrage destiné à ouvrir les yeux de nos concitoyens sur le business dévoyé du grand âge. Dans son livre Les Fossoyeurs, il dénonçait, entre autres, le rationnement des repas et des produits d’hygiène pratiqué par le groupe privé Orpéa, gestionnaire de 220 Ehpad en France, où les facturations aux résidents oscillent pourtant entre 6 500 et 12 000 € par mois.

Vif émoi du public et des pouvoirs, également publics qui, au vu de ces révélations, juraient que plus jamais on ne devra connaître une telle infamie. Oh, bien entendu, on pourrait imaginer qu’en la matière, il ne s’agit que d’un épiphénomène, circonscrit à une minorité de nature capitaliste, dans laquelle d’immondes profiteurs ne seraient préoccupés, de fait, que par une appétence de rentabilité financière dénuée de toute préoccupation d’autrui. Les pauvres, la dénonciation des turpitudes d’Orpea a fait dégringoler les titres en bourse de 38%. Quel malheur, pour eux !

Nous sommes cependant en droit de nous demander si la façon dont sont traités nos aînés, de façon générale, n’appelle pas un examen plus large...

Tribune publiée dans Le Crestois du 4 février 2022