Crise de foi
Lettre à Eva, la chronique de Vincent Meyer du 25 mars 2022.
Eva,
Tu confesses ne plus savoir à quel saint te vouer et à qui accorder foi. Le doute envahit ton esprit car les temps sont troublés.
C’était déjà le cas en Palestine occupée il y a deux mille ans. Jean Baptiste baptisait à Aïn Karim sur le Jourdain et les catéchumènes sortaient de l’eau apaisés et purifiés. Jésus en a bénéficié et s’en est inspiré. Bien sûr, ce n’est pas l’eau qui purifie mais l’attitude intérieure et la conversion intime. Cette confusion a généré bien des malentendus qui ont figé le rapport au divin et l’ont enfermé dans des dogmes, des cérémonials, des rituels. Le symbole visible a occulté ce qu’il représentait dans l’invisible. Ces incompréhensions ont provoqué des clivages irréparables, des conflits sans fin, des répressions sanglantes et des guerres cruelles.
Pourtant, à l’origine de chaque religion, masquée ensuite par son évolution temporelle, se trouve une commune aspiration à une libre transcendance...
Tribune publiée dans Le Crestois du 25 mars 2022