Crest et les touristes
Tribune du 29 avril 2022 d’Émile Perez.
Notre maire se démène pour faire connaître Crest partout en France... et ailleurs. Cela se mesure au nombre de touristes qui, c’est évident, va croissant.
Malheureusement ces touristes ne peuvent pas admirer grand chose, vu qu’ils sont obligés de marcher les yeux baissés pour éviter de poser le pied dans les crottes de chiens qui pullulent. Cela n’est pas de la responsabilité de la Mairie qui a mis en service des distributeurs de sacs de ramassage et un véhicule dédié à la répression canine. Cela tient au « j’m’en foutisme » de pas mal de Crestois qui ont la flemme de se baisser ou, pire, qui mènent leur chien dans les vieilles rues pour ses déjections ou le laissent partir seul pour qu’il défèque n’importe où.
Une voisine, à qui nous faisions la remarque que son chien « se laissait aller » sur notre passage, nous répondit que cela la dégoûtait de ramasser ! Si bien qu’il arrive parfois à ma femme, n’y tenant plus, de « nettoyer » la portion de rue qui nous mène au centre ville.
Ce « j’m’en foutisme » se traduit aussi devant les bennes à ordures où l’on trouve de tout... tout autour (qu’en sera-t-il quand les sites de ramassage diminueront au bon vouloir de la Communauté de communes du Crestois et du Pays de Saillans ?).
Revenons à nos touristes qui ont les yeux rivés au sol pour éviter les crottes de chiens, certes, mais aussi pour ne pas se tordre les chevilles vu l’état des trottoirs, des rues, calades, andrones de Crest. S’ils ont la possibilité de regarder un peu plus haut, ils tombent sur des tags où l’orthographe a peu d’importance. Quelle serait la réaction de leurs auteurs s’ils voyaient les murs à peine refaits de leur demeure ainsi salopés ? Et je pèse mes mots. Est-il difficile, voire impossible, aux forces de l’ordre d’intervenir ?
Et enfin, les touristes qui peuvent regarder plus haut encore voient se dresser la Tour, majestueuse, celle qui leur a été vantée par le livret sur les cent plus beaux détours de France, par de grands panneaux sur l’A7. Ils ont aussi la possibilité d’admirer les vieilles maisons, la chapelle des Cordeliers (remise en état à grand peine et à grands frais par l’association qui en est propriétaire), les berges de la Drôme, le paysage alentour. En résumé, chers touristes, malgré les imperfections citées plus haut, vous avez eu raison de venir à Crest. C’est une ville dans laquelle on se sent bien, où les contacts humains sont faciles. Nous sommes en 2022, cela fait treize ans que j’y habite... et ne me demandez pas d’aller vivre ailleurs !
Émile Perez
Tribune publiée dans Le Crestois du 29 avril 2022