Communiqué du 20 mai 2022 du Syndicat Mixte de la Rivière Drôme (SMRD)

Comme chaque année au printemps, de nombreuses opérations de ramassage de déchets sont organisées au fil de la rivière par des groupes de citoyens. Cet engagement est à féliciter et témoigne du grand attachement des habitants de notre vallée à la qualité de notre environnement. Ces déchets, qui jonchent nos cours d’eau, sont en grande partie issus d’anciennes décharges, héritage d’un passé révolu dont on se passerait bien et qui a du mal aujourd’hui à être pris en charge par l’État et les collectivités.

D’autres sources de pollution ont pourtant bien été traitées sur notre territoire. La qualité des eaux de la Drôme par exemple, impropre à la baignade dans les années 80, a pu être reconquise grâce à l’action des collectivités. Des aides financières leur ont été accordées jusqu’à 80% du montant des opérations pour pouvoir agir dans un contexte réglementaire qui définissait le pilote de ces actions.

La gestion des déchets «sauvages» est d’une autre nature puisque la réglementation prévoit «Tout producteur ou détenteur de déchets est tenu d’en assurer ou d’en faire assurer la gestion». Mais lorsqu’il y a prescription sur des pratiques du passé, qui étaient à l’époque autorisées voire même la seule solution proposée aux habitants, les choses se corsent. On constate aujourd’hui un vide juridique, cette situation ne relevant d’aucune des compétences exercées par l’État ou les collectivités qui ne disposent ni des budgets, ni des mécanismes financiers pour traiter le problème. Depuis la mise à nue de la première décharge (Pontaix, 2016), et bien que ce type d’action soit à la limite de ses compétences, le Syndicat Mixte de la Rivière Drôme (SMRD) se bat malgré tout pour que les choses avancent.

Alors que ses moyens sont consacrés à la Gestion de l’Eau et des Milieux Aquatiques et la Protection contre les Inondations, le SMRD a porté les études de diagnostic et de faisabilité pour l’évacuation des décharges de Pontaix et Vercheny. Et c’est finalement grâce au Plan de relance (initié par l’État en 2020), à une participation des deux communes, et avec l’accord de ses collectivités membres, que les budgets sont enfin réunis pour mener à bien les chantiers de traitement de ces deux points noirs. Les travaux d’évacuation vont débuter cet été avec l’extraction, le tri et l’envoi des déchets en centre d’enfouissement agréé en fonction de leurs caractéristiques. Ils s’achèveront à l’automne 2022 par la remise en état des sites comprenant la stabilisation des berges. Mais malheureusement, d’autres décharges, sans doute de moindre ampleur, sont en train de voir le jour et il faudra une grande solidarité entre tous, citoyens, collectivités, financeurs, État pour pouvoir faire face aux pollutions par les déchets à venir.

Le SMRD

Tribune publiée dans Le Crestois du 20 mai 2022