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Imagine-t-on les 3 becs partir en fumée ?

Tribune du 15 juillet 2022 de Rémi Gondre

Dimanche 10 juillet, ma compagne et moi marchions en direction de la chapelle Saint Médard, à Piégros-la-Clastre. Alertés par une odeur de fumée, nous avons cherché et sommes tombés sur un foyer en pierre de deux mètres de diamètre, sans flamme, mais encore chaud et avec des braises qui rougeoyaient avec le vent. À 30 mètres des ruines de l’abbaye, en pleine forêt, en plein massif de Saou, en pleine sécheresse.

Nous n’avions pas de quoi éteindre ce foyer avec nos deux gourdes. Nous avons fait appel aux pompiers, qui sont venus. Trois véhicules, cinq pompiers. Le site étant inaccessible avec les véhicules, les pompiers sont montés à pied, durant trente minutes de marche avec un fort dénivelé, avec sur leur dos soixante litres d’eau, un extincteur, une pelle...

Ce site, sur lequel se trouve ce foyer, est un endroit manifestement installé pour y passer des soirées : il y a une table et des bancs qui ont été bricolés, des casseroles... Des habitants du village ont dit aux pompiers qu’ils connaissent cet endroit, d’autres nous ont dit qu’ils savent que « des jeunes » y vont régulièrement faire des soirées, faire du feu.

Dimanche, le pire a été évité. Mais clairement, l’inconscience de celles et ceux qui ont laissé ce foyer non-éteint aurait pu provoquer un désastre. Avec le vent, il aurait pu y avoir un départ de feu.

Un des pompiers de Saillans m’expliquait que le terrain est si escarpé et si difficilement accessible qu’en cas de feu de forêt, il faudrait des canadairs. Mais ils sont tous mobilisés dans le sud de la France... Le versant nord du massif de Saou aurait pu brûler entièrement, peut-être une partie du reste du massif avec, selon le vent...

Je comprends celles et ceux qui passent de belles soirées en forêt. Mais je pense que cette pratique ne peut pas se faire au détriment d’une sécurité absolue par rapport au risque d’incendie, trop important en période de sécheresse intense comme nous la traversons.

Il nous faut tirer le signal d’alarme ! Chacun.e de nous a une part de responsabilité dans la préservation de nos forêts.

Imagine-t-on toute la montagne de Piégros brûlée, noire ?

Rémy Gondre

Tribune publié dans Le Crestois du 15 juillet 2022

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