Plaidoyer pour la planète
Tribune du 2 septembre 2022 de Robert Thibaud.
On nous dit de tous les côtés qu’il faut diminuer notre consommation d’énergie pour limiter la production des gaz à effets de serre : éteindre les lampes inutiles, baisser le chauffage, faire du covoiturage, circuler à bicyclette, etc. Très bien.
Mais qu’attend-on pour interdire les rallyes automobiles ? Courses de Formule 1 ? 24 heures du Mans et autres Paris-Dakar, qui consomment des quantités de carburant pour amuser des fous du volant ?
Qu’attend-on pour interdire les vols de charter qui emmènent des retraités aisés aux quatre coins du monde ? Qu’attend-on pour arrêter les immenses bateaux de croisières qui consomment 500 litres de carburant à l’heure pour amuser des plus riches qui ont de l’argent de reste ? Et je ne parle pas des quelques milliardaires qui s’offrent des voyages dans l’espace à bord de fusées qui brûlent, au décollage, des tonnes de carburant en quelques minutes.
Je suis parfaitement conscient que, si l’on appliquait toutes ces mesures, cela engendrerait des milliers de chômeurs supplémentaires. Mais quand on sait que les hôpitaux manquent de personnel, qu’il n’y a pas assez de chauffeurs de cars pour transporter les élèves au collège, que les classes sont surchargées par manque d’enseignants, que beaucoup de villages n’ont plus de services sociaux ni de commerces et que l’agriculture manque de bras !
Ajouter à tout cela qu’il faudrait intensifier les transports par rail et, surtout, qu’il est urgent d’investir massivement dans les énergies renouvelables. Il est temps de revoir toute l’organisation de notre société. Faut-il attendre que notre planète soit devenue invivable pour en arriver là ? On demande aux petites gens de faire des sacrifices alors que c’est les mieux nantis qui devraient montrer l’exemple. Quel homme politique aura le courage de s’attaquer à cette « révolution » ?
Robert Thibaud
Tribune publiée dans Le Crestois du 2 septembre 2022