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On fait quoi pour notre journal ?

Tribune du 16 septembre de Nora Benz.

Je ne sais pas vous ? J’ai été très inquiétée par cette alerte lancée à la Une du journal vendredi 2 septembre. Certains diront que ce n’est pas la première fois, que les soutiens vont se mobiliser et que tout reviendra à la normale. Mais ce sera quand, le retour à la normale ?

Les prix du papier et de l’énergie explosent, et les usines qui fabriquent ce papier que vous avez entre les mains sont de plus en plus rares. Nombre de papeteries qui travaillaient pour la presse se reconvertissent dans le carton d’emballage, pour suivre l’explosion du ecommerce. Changer de papier, de format pour faire des économies ? Il faudrait changer toutes les machines ! Un budget monstrueux.

Alors que pouvons-nous faire ? Je n’ai pas la prétention d’avoir de solution miracle, mais je me dis que lancer des pistes peut faire émerger une discussion, puis des solutions. Parce que travailler pour un hebdomadaire, je le sais d’expérience, ça ne laisse pas de temps pour se poser. A peine un numéro fini, il faut démarrer le suivant. Dans une situation dramatique comme actuellement, ça peut être fatal.

Piste n°1 : Si le papier manque, est-ce qu’il ne faudrait pas diminuer le nombre de numéros, et publier le journal une fois par mois, par exemple ? C’est le réflexe de survie : quand on manque de quelque chose, on le rationne en attendant des jours meilleurs. Et puis, je suis abonnée depuis quelques années et oui, parfois, ça me désole, tout ce papier pour un journal qui ne « vit » que quelques jours. Mais je reste abonnée, parce qu’il m’est primordial de soutenir ce journal courageux, qui nous informe coûte que coûte et qui nous donne un vrai espace d’expression.

Parfois, en lisant un compte-rendu de conseil municipal ou communautaire, je me dis qu’on ne peut pas comprendre si on n’a pas lu les 60 numéros précédents... Dans ces cas-là, je me dis que je préfèrerais un journal qui sortirait moins souvent, mais qui prendrait le temps de raconter les grands sujets de notre vallée de façon claire, avec de la place pour resituer le contexte. Un Crestois qui, une fois par mois, nous offrirait de vraies enquêtes, avec aussi des reportages, des portraits de gens, de structures… Au rythme hebdo, on court après l’actualité, on fait des compte-rendus. Au rythme mensuel, on façonne sa propre actualité. Ce format pourrait gagner pas mal de nouveaux lecteurs.

Piste n°2 : Faire vivre au quotidien le site et les réseaux sociaux. En parallèle de ce numéro mensuel, on aurait un site internet très fourni, pour toute l’actualité au jour le jour, les annonces, rendez-vous, articles des correspondants… Le problème : ça exclurait les personnes non connectées. Mais si c’est le prix à payer pour sauver le journal pendant cette crise de l’énergie et des matières premières ? C’est ce qui s’est passé pendant la crise sanitaire, et Le Crestois a survécu. Alors pourquoi ne pas essayer pour quelques mois, et revenir au rythme de chaque semaine si le papier redevient abordable ?

Et pourquoi pas imprimer chaque semaine une version « light » pour les lecteurs qui n’ont pas Internet ?

Piste n°3 : Le financement participatif. Ça a déjà été fait mais, depuis, la vallée accueille de nouveaux habitants. C’est l’occasion de les gagner à la cause du Crestois, qu’ils ne connaissent peut-être que de loin.

Piste n°4 : Un questionnaire et des rencontres, pour réfléchir ensemble. En ces temps d’urgence, il me semble important de recueillir l’avis et les idées d’un maximum de lecteurs et lectrices. Je suis sûre que vous, là, derrière votre journal, vous en avez aussi, des idées ! Et le prolongement naturel serait qu’on se retrouve « en vrai » pour discuter des pistes possibles pour l’avenir du journal.

Facebook : l’éléphant dans la pièce. Même ceux qui ne sont pas sur Facebook le savent : si on veut savoir ce qui se passe à Crest, on va sur le groupe « Les Crestois ». Si on veut s’approcher de « l’âme » de Crest, on va sur le groupe « Histoire de Crest », récemment créé et qui est en train de faire un carton avec des photos étonnantes du Crest d’avant. Comment un journal local payant peut cohabiter avec Facebook ? Ça aussi, c’est une question de fond qui mérite d’être discutée, pour la survie du journal à long terme. Mais cet article est déjà beaucoup trop long, j’arrête là ! A vous la parole et vos idées pour sauver Le Crestois !

Nora Benz

Tribune publiée dans Le Crestois du 16 septembre 2022

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