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La San Ferruou

L’hymne de la Saint-Ferréol, écrit par Léopold Bouvat (sur une musique de Ferdinand Marie).

Refrain.
Toujours revent
Lou retrouven
Tous lous ans, naste San Ferruou,
Tout rojueni,
Fres-espeli
Coumo un poulet que souart de l'uou !

1.
San Ferruou vent en drecho ligno
De Noùvé, père de la vigno?
S'odus, dre que sentount lo gigno
Quand roubeyro l'ecouarcho-cuou.

2.
Un jour, dovant un treu s'orresto :
Où vi nouvé feis un paù festo ;
Nès co, li pichant sus lo testo,
L'eiboloùvigué coumo un buou.

3.
Per coupar, ovant qu'intre en boyo,
Caù vi, que rend lo jambo gayo,
Diou, tous lous ans, mando lo ployo
Dumpeuix Solliens jusqu'o Loùrruou.

4.
Et coumo tout pecha se payo,
San Ferruou, per so faùto gayo,
Se veguè changea, per 'no fayo,
Près de Soubeyran, en courruou.

5.
Resto escoundu sous la oumbrinas :
Mès, quand van embouyas las tinas,
Las fennas, lovant lours eisinas,
L'où vount pioùtas dins chasque vuou.

Refrain.
Toujours il revient,
Nous le retrouvons,
Tous les ans notre Saint Ferréol,
Tout rajeuni,
Fraîchement éclos,
Comme un poussin qui sort de l'oeuf !

1.
Saint Ferréol descend en droite ligne
De Noé, père de la vigne.
Il arrive dès qu'on sent la vendange,
Quand rougeoie le gratte-cul.

2.
Un jour, devant un pressoir il s'arrête
Au vin nouveau fait un peu la fête ;
Mais celui-ci lui monte à la tête,
L'assomme comme un boeuf.

3.
Pour couper, avant qu'on le boive,
Ce vin qui vous rend boiteux,
Dieu, tous les ans, envoie la pluie
Depuis Saillans jusqu'à Loriol.

4.
Et, comme tout pêché se paye,
Saint Ferréol, pour sa joyeuse faute,
Se vit changer, par une fée,
Près de Soubeyran, en « Courruou ».

5.
Il reste caché sous les ombrages :
Mais, quand on mouille les cuves,
Les femmes, lavant leurs ustensiles,
L'entendent piailler dans chaque ruelle.

Léopold Bouvat

Paroles publiées dans Le Crestois du 23 septembre 2022

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