C’est à dire…
La chronique de Vincent Meyer du 12 mai 2023.
On ne va pas se faire un film, mais convenons que le scénario qui se dessine est du genre tragédie. 37.2° le matin, ça fait déjà bien chaud. Hier midi, la chaleur était impitoyable. J’ai aperçu une chatte sur un toit brûlant qui miaulait. Chat noir, chat blanc, je n’ai pas bien vu car je suis rentré bien vite me mettre au frais.
Souviens- toi l’été dernier, précisément le jour le plus long, nous étions descendus dans la vallée. Au milieu coule une rivière, la Drôme. Certes, ce n’est pas le Grand Bleu, mais nous avions quand même profité de la fraicheur de l’eau vive. C’était bon. Y aura-t-il de l’eau cet été ? Comment croire encore que la vie est un long fleuve tranquille ?
La dolce vita est déjà finie. Mais tu peux encore voyager loin et pas cher. Les bronzés font du ski au Quatar pour quelques dollars de plus. Les visiteurs des temps modernes prennent l’avion pour un oui ou pour un non. La planète oscille entre Disney Land et Jurassic Park. On parle globish à Babylone. La tour de Babel a accouché d’une tour infernale. Le profit est une obsession universelle, mais l’oncle Picsou l’a dit : « Ne touchez pas au grisbi ! ». On ne respecte plus rien. Il faut croire que les dix commandements ont été fondus dans le veau d’or. Le petit Nicolas joue aux billes avec le parrain, cet ami qui vous veut du bien. A l’ouest rien de nouveau, sauf la dernière croisade contre les écoterroristes. Déstabilisé, l’empire contre-attaque et dénonce le péril jeune. Les enfants terribles ne veulent pas d’un climat en transe. Il fait chaud. L’âge de glace n’est pas une option. Apocalypse now en est une. Top gun se prend pour le troisième homme. Cet alien a lâché ses quads à Sainte Soline. C’est arrivé près de chez vous. Je refuse de choisir entre le chagrin et la pitié, mais je ne crains pas la déchirure car elle peut permettre de libérer le pus et déboucher sur la guérison.
Bienvenue à tous et toutes dans le meilleur des mondes. En tous cas, ne confondons pas le peuple migrateur avec les infiltrés ou la horde sauvage, les invasions barbares et la guerre des mondes. Pas de psychose ! La ville ne doit pas devenir la cité de la peur. Heureusement, papi fait de la résistance. Après les cris et chuchotements, est venu le temps des casseroles. Il était une fois la révolution. Alors, pour qui sonne le glas ?
Retour vers le futur. Je rêve d’encore un dernier tango à Paris. Je préfère l’auberge espagnole à la grande bouffe. Entre l’aile et la cuisse, il y a du blanc. J’apprécie les choses de la vie : manger, respirer, sentir, marcher, aimer. Viens chez moi, j’habite chez une copine. Vis ta vie comme un long dimanche de fiançailles. In the mood for love. Derrière l’écran, la vie. La vie est un miracle. À méditer.
Vincent Meyer
Chronique publiée dans Le Crestois du 12 mai 2023