Lectrice du Crestois, Sylvie Vincent nous interpelle sur la présence de filtres en plastique dans la rivière.

Depuis janvier, sur les rives de la Gervanne, qui coule au-dessous de chez moi, je découvre une quantité surprenante de biomédias en plastique. Appelés aussi médias filtrants, ils servent de support aux bactéries qui s’y multiplient et augmentent donc leur capacité de destruction des matières organiques. Ils peuvent être utilisés par toutes les industries qui produisent et traitent des déchets organiques, comme les stations d’épuration, les piscicultures, les usines de production de pâte à papier...

Une prospection depuis Mirabel-et-Blacons m’a permis d’en découvrir jusqu’aux alentours du pont de Vaugelas. Ils sont par centaines sous les plantes, sur la mousse, dans les cailloux et les débris laissés par la petite crue de décembre 2022. En grande partie cachés par la végétation aujourd’hui, ils reprendront leur route nautique aux prochaines crues pour finir en Méditerranée, sur une plage ou dans le ventre des poissons ou des oiseaux. Une pollution de plus dont personne n’a besoin.

Je m’interroge sur leur provenance et, par cet article, j’espère sensibiliser leur propriétaire à maîtriser leur utilisation, à stopper leur dissémination sauvage en prenant conscience des effets à long terme de cette pollution.

Sur le site de Surfrider foundation Europe : trouvez beaucoup d’infos et un rapport complet de 154 pages publié en 2018 sur ces biomédias, qui envahissent les plages du monde entier.

Sylvie Vincent

Tribune publiée dans Le Crestois du 26 mai 2023