C’est à dire...
La chronique de Vincent Meyer du 11 août 2023
Par l’ordonnance de Villers-Cotterêts, François Ier instituait, en 1539, l’enregistrement des baptêmes par les curés. Le français devenait, de fait, la langue officielle du droit et de l’administration, en lieu et place du latin.
L’Académie française, fondée en 1634, a pour mission de contribuer au perfectionnement et au rayonnement des lettres. Elle travaille à « donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences ». Le latin est une langue morte, mais le français, ainsi corseté, est-il encore une langue vivante ? Assurément si l’on considère le langage parlé, l’introduction fréquente de mots étrangers, l’émergence d’expressions populaires non codifiées, l’évolution du sens des mots dans le flux du changement de la société, l’émergence de l’écriture inclusive. Les académiciens bénéficient de privilèges étranges dignes de l’ancien régime. Ils portent le verbe haut et semblent intouchables. Leur immortalité ne les protège cependant pas de l’exclusion : ce fut le cas, après la Seconde Guerre mondiale, de Pétain et de Maurras pour faits de collaboration...
Tribune publiée dans le Crestois du 11 août 2023