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« Cela me fait de la peine, pour la ville de Crest, d’avoir des marchés de nuit si tristes »

Tribune d’Éric Lizaga, ancien placier des marchés de Crest.

tribuneSi je peux me permettre de donner un conseil sur l’organisation du marché de nuit... Je rappelle pour ceux qui ne le savent pas que j’organisais cela avec une société privée (Lombard et Guérin, NDLR) pendant dix ans à Crest.

Quand j’ai commencé les marchés de nuit, le placier organisait pratiquement tout tout seul. Je n’avais pas besoin de faire de recherche pour les exposants car ils étaient déjà très nombreux à venir s’installer le jour-même, malgré la très grande difficulté pour l’installation de ce marché. Car il fallait que les stands n’arrivent pas avant 18h30, pour ne pas gêner les commerçants sédentaires. L’installation était très dure pour les exposants, d’abord techniquement : arriver en voiture, déposer sa marchandise à sa place, repartir se garer puis installer le stand, tout ceci en une heure.

En plus, il fallait que les exposants soient répartis dans toute la ville, y compris dans des endroits complètement isolés, parce qu’il y avait un commerçant à qui cela faisait plaisir, et d’autres pour lesquels c’était un scandale parce qu’ils avaient à côté de leur boutique quelqu’un qui vendait quelque chose qui ressemblait à ce qu’ils vendaient eux ! Sans compter les agressions de certains commerçants sédentaires de l’époque qui, eux, étaient contre tout ! Pas de stand ici, pas de stand là, pas de vendeur de crêpes, pas de vendeur de frites, pas de vendeurs de produits à bas prix parce que ça ferait baisser la qualité de la clientèle de la ville de Crest... Bref, ce n’était pas un marché de nuit qu’ils voulaient, mais un marché de la création de nuit. Ce n’est pas le but !

Ce qui a commencé à faire baisser le nombre de vendeurs aux marchés de nuit, c’est qu’on nous avait demandé de faire le tri, de ne prendre que des stands haut-de-gamme. Eh bien pour un marché de nuit, ce n’est pas la solution. J’avais beau le dire et le redire, on ne voulait pas m’écouter...

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Tribune publiée dans Le Crestois du 25 août 2023

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