Les trois racines de la violence
La Passerelle du 20 octobre 2023, avec Irène.
Selon Dom Hélder Câmara, un évêque brésilien qui, au temps des dictatures militaires en Amérique, combattait la misère, un « agitateur » toujours prompt à dénoncer les injustices, à défendre sans relâche les droits de l’homme ; ce qui lui a valu d’être assassiné en 1999.
Voici ce qu’il disait : il y a trois sortes de violence.
La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations. Celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.
La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres. Il n’y a pas de pire hypocrisie que de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première qui la fait naître, et la troisième qui la tue.
Irène, pour Passerelle
Tribune publiée dans Le Crestois du 20 octobre 2023