Nos enfants
Tribune du 3 novembre 2023 de Sébastien Viteau
Il était une fois, pas très loin de chez nous, un morceau de terre, là où tant de gens habitaient, tentaient de vivre malgré les difficultés quotidiennes pour manger, boire, se soigner, travailler… Un lambeau de terre où même la baignade était fortement déconseillée malgré la beauté des plages et la douceur de la Méditerranée, une terre où, malgré tout, les gens vivaient, où nombre d’entre eux étaient des enfants - l’avenir, certains diraient -, des enfants qui jouaient dans les rues, comme tous les enfants du monde… Sauf que. Sauf qu’un jour, la guerre est arrivée, la guerre contre un vrai ennemi.
Cet ennemi était caché parmi tous ces gens, tous ces enfants qui jouaient dans les cours d’école, dans les cours des immeubles, tous ces enfants qui jouaient comme tous les enfants du monde, insouciants, heureux, irresponsables, innocents. Des enfants, juste des enfants. Un jour, les bombes sont arrivées sur tous ces gens, sur tous ces enfants qui jouaient dans les cours d’école, dans les cours des immeubles, tous ces enfants qui jouaient comme tous les enfants du monde, insouciants, heureux, irresponsables, innocents. Des enfants, juste des enfants.
Alors, aujourd’hui, je pleure, je pleure de la médiocrité du monde, je pleure de la médiocrité de la politique qui se soucie des problèmes des grands et qui oublie nos enfants. Aujourd’hui, je pleure et, demain encore, je pleurerai, car j’ai bien peur que les priorités des grands prennent le dessus sur les jeux dans la cour de l’école, dans la cour des immeubles, sur l’insouciance, sur le bonheur et les rires, sur l’innocence des enfants, juste des enfants. Je pleure encore, je pleure encore, je pleure encore… passionnément !
Sébastien Viteau
Tribune publiée dans Le Crestois du 3 novembre 2023