Une farce gastronomique absurde, sans chef ni repères...
Tribune du 22 mars 2024, de Rodolphe Dejour, chroniqueur culinaire au Crestois.
Ah, quel délice de plonger dans les eaux tumultueuses de la gastronomie régionale avec ce nouvel ouvrage intitulé « Cuisine du Dauphiné », publié aux éditions Sutton ! Mais, mes amis, détrompez-vous, car derrière cette alléchante couverture se cache un véritable casse-tête culinaire, un tourbillon de confusions et d’absurdités qui ferait rougir même les plus chevronnés des chefs.
Imaginez-vous, errant dans les méandres d’une librairie, votre regard captivé par un titre évocateur : « Cuisine du Dauphiné ». Vous vous prenez à rêver des délices qui vous attendent, des saveurs authentiques qui vont ravir vos papilles... Jusqu’à ce que vous vous rendiez compte que cet ouvrage n’a pas d’auteur ! Voilà qui est déjà bien singulier.
Mais plongeons plus profondément dans ce dédale de méprises et d’erreurs. Saviez-vous que la crique, cette délicieuse spécialité, n’est plus ardéchoise mais dauphinoise ? Que les pommes dauphines ne font plus référence à l’épouse du dauphin de France, mais à une recette 100 % dauphinoise ? Exit l’histoire, place à la confusion !
Et que dire du « croque-monsieur » à la truffe prétendument originaire du Dauphiné ? N’est-il pas évident qu’une telle merveille gastronomique ait vu le jour dans les douces contrées du Dauphiné ? En parcourant les pages de cet ouvrage, je me suis rendu compte que j’avais commis une erreur monumentale dans la confection des pognes en oubliant d’y ajouter les précieuses pralines (Pogne-Saint-Genix) ! Imaginez la catastrophe culinaire, la déception des convives qui se voient privés de cette touche de croquant exquise.
Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que je me suis totalement fourvoyé dans la recette de la couve, tant dans le fond que dans la forme... Une véritable farce gastronomique, mes amis, une véritable farce ! Espérons que vous, lecteurs de mes chroniques culinaires hebdomadaires dans les colonnes du journal le Crestois, aurez l’indulgence de pardonner cette boulette culinaire, et que nous pourrons rire ensemble de cette folle escapade dans les méandres de la cuisine régionale.
Mais le comble de l’absurdité, mes amis, c’est d’apprendre que l’Ardèche et le Vaucluse font partie du Dauphiné ! Voilà qui risque de bouleverser quelques géographes.
Et pour couronner le tout, les recettes de cet ouvrage ont été réalisées par des chefs basés à Joué-lès-Tours en Indre-et-Loire ! Un comble pour un livre censé célébrer les délices dauphinois.
En conclusion, mes chers gourmets, si vous cherchez l’authenticité, la véritable essence du terroir, mieux vaut tourner les talons et partir à la découverte des véritables trésors culinaires du Dauphiné, loin des pages confuses de ce livre sans chef ni repères.
Rodolphe Dejour
Tribune publiée dans Le Crestois du 22 mars 2024