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Grave contresens : avaient-ils perdu la tête ?

Une réflexion historique amusante de Robert Serre sur les « chauffeurs de la Drôme ».

Les recherches en cours sur l’usine Céramique crestoise et son incendie fatal en 1909 m’ont amené à consulter la presse drômoise du début du XXᵉ siècle, trouvable sur internet, mais quasi inexistante pour la Drôme et pour Crest.

J’en étais au mois d’octobre 1909. À cette date, un évènement local monopolise les pages de nos journaux, « l’exécution des chauffeurs de la Drôme ». C’est bien connu, ces quatre individus de notre département, David, Liotard, Berruyer et Brunier, avaient leur méthode : ils s’en prenaient de préférence à des personnes âgées, vivant isolément. Accusés d’une douzaine d’assassinats, ils sont condamnés à mort le 10 juillet 1909 et guillotinés à Valence devant un public considérable le 22 septembre 1909.

Pour contraindre leurs victimes à dévoiler la cachette de leur fortune, ils exposaient leurs pieds à la flamme de la cheminée ou du poêle. Cette technique leur avait valu la dénomination de « chauffeurs » et elle fait les gros titres de tous les organes de presse, pas seulement drômois. Sauf un, d’origine anglaise, qui paraît sur internet sous l’adresse bridgemanimages.com. Ce média, probablement dirigé par un rédacteur ou un interprète n’ayant pas une parfaite maîtrise de notre langue, titre son article : « Exécution des conducteurs de la Drôme »…

Robert Serre

Tribune publiée dans Le Crestois du 30 août 2024

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