Tribune du 6 septembre 2024 de Jean-Paul Bénistant.

Au début du mois d’avril 1867, Antoine Pinet, de Lus-la-Croix-Haute, a hâte d’arriver chez lui avec son attelage. Mais à l’entrée du village d’Aspres, les gendarmes sont en embuscade… Il a négligé d’allumer la bougie de sa lanterne, à l’avant de sa calèche. Le lumignon n’est pas fait pour voir, mais pour se faire voir. C’est le règlement (nous sommes en 1867 !) et la maréchaussée ne plaisante pas.

Au lieu de prendre la fuite – ce qui s’appelle aujourd’hui « refus obtempérer » et « délit de fuite », il est arrêté et jugé pour « contravention à la police du roulage ». Il écope de deux jours de prison, qu’il effectue du 10 au 12 mai 1867, à la maison municipale de Gap.

C’était une histoire extraite en partie des Racines drômoises... Anecdote relevée dans le journal : pour se rendre au dépôt, Antoine Pinet est vêtu d’une chemise blanche, d’un pantalon gris rayé, d’une blouse bleue, d’une cravate verte fleurie, d’un gilet vert rayé, d’une paire de souliers et d’un chapeau. Même l’élégance pour aller en prison...

Jean-Paul Bénistant

Tribune publiée dans Le Crestois du 6 septembre 2024