Tribune du 7 mars 2025 de Crest on l’avenir.

Que n’a-t-on pas dit du tourisme durable ? Qu’il est l’avenir, qu’il est nécessaire, qu’il est la seule manière éthique de continuer à voyager sans rougir devant un « pôvre ours polaire en train de fondre ». Fort bien. Mais si l’on y regarde de plus près, ce noble objectif ne dissimule-t-il pas un paradoxe ? Car enfin, le tourisme, par essence, consomme des ressources. Alors, si l’on veut préserver la planète, ne faudrait-il pas cesser tout simplement de voyager ?

Autrefois, nos ancêtres voyageaient peu. Pas par vertu écologique, mais faute de moyens et de routes praticables. Ils se contentaient de découvrir le terroir voisin, la ferme du cousin, et trouvaient du repos en admirant le clocher du village. Et nous, modernes créatures, aurions-nous perdu cette capacité de nous satisfaire de notre environnement immédiat ? Ou bien sommes-nous condamnés à l’errance perpétuelle, même si elle doit nous coûter la planète ?...

Tribune publiée dans Le Crestois du 7 mars 2025